L’incertitude météorologique en a sans doute dissuadé beaucoup puisque nous ne sommes que 9 à parier sur un temps acceptable et à nous retrouver au-dessus de la Pesse à 1250 mètres d’altitude. De là, nous montons jusqu’à la Borne au lion et empruntons le grand tour de la Valserine vers Giron pour aborder le Crêt de Chalam par l’Ouest. Un sentier humide nous y mène, mais quand nous accédons au grand escalier, Chalam prude, avec la complicité d’un aquilon soudain, se drape d’une nuée humide qui soustrait l’horizon à notre vue. Aussi, descendons nous des 1540 mètres d’altitude par des passages un peu glissants pour partager la table de la Borne au lion avec des co-randonneurs,… et la mémoire de la résistance. Un clin d’oeil au lion bourguignon de la borne éponyme érigée en 1613, et nous repartons au nord vers le Crêt au Merle plus accueillant que nous atteignons à 1448 mètres d’altitude sous un plafond de nuages plus lointain qui nous dégage l’horizon. Une pause, une photo, et nous laissons le petit espace sommital aux randonneurs qui nous poursuivent pour chevaucher l’arête au nord jusqu’au niveau des Loges que nous rejoignons, d’où nous repartons au sud à Malatrait. Enfin, nous entamons la grimpée vers le Crêt du Nerbier (1371mètres). Là-haut le ciel perfide s’assombrit, d’aucuns percevant la pluie arriver du sud-ouest sonnent l’alerte ; aussi c’est avec célérité que nous levons le camp et dévalant directement vers le sud au plus court, mais l’averse nous rattrape et c’est sous imperméables, capes, et avec un petit arrosage que nous terminons le parcours. Une journée un peu humide qui nous a cependant permis une belle tournée de 15 km sur les trois crêts, 510 mètres de dénivelé, accompagnés(es) tout au long par les escargots en sortie de printemps, au milieu d’innombrables fleurs dont l’humidité ravivait les couleurs ; le pari s’est révélé gagnant.
Texte et photos : Henri BOZONNET







