Nous partons dès potron-minet du Chalet pour monter dans trois bus, et nous rendre jusqu’à La Vattay. Là, à 1260 m d’altitude, un froid automnal saisit les dix-neuf que nous sommes, aussi nous ne tardons pas à monter dans la forêt, par le travers des pistes de skis, d’un pas décidé. Nous retrouvons le soleil devant la maison forestière de la Croix de Puthod et continuons jusqu’à la Grande grand, abandonnée des hommes, mais pas des bêtes. Franchissant la frontière à une borne plantée en 1922, nous nous retrouvons au pied de la montagne au ballon blanc ; nous grimpons d’un pas de sénateur, à l’ouest dans « Les Creux », au milieu d’une harde de chamois, à peine étonnés de notre présence, plongeons vers le chalet de La Dôle en nous frayant un chemin au milieu de vaches, noires, de suisses brunes, et de quelques tavelées, interrogatives, au-dessous de l’alpine face est de La Dôle. Un raidillon de 150m de dénivelé et nous voilà assis sur un banc pour quelques uns au col de Porte pour un casse croûte ensoleillé, face aux Alpes dont les sommets émergent des basses nuées. Un petit sommet pour la péréquation financière, une dernière grimpette, et nous nous rétablissons sur la face ouest avec un nouveau paysage qui s’offre à nous, les Rousses, son lac, le col de la Givrine et son rouge tortillard,… pour atteindre le sommet ensoleillé, et peu venté, un des plus élevés du jura suisse (1671m), où nous nous abandonnons, un long moment de géographie alpine, de sieste, méditation, ou bavardages,…Nous redescendons sur l’arête nord pour retrouver la Grande grand, empruntons une piste de ski dans la forêt pour retrouver le parking après cette randonnée de 16 km et 665 m de dénivelé.
Texte et photos : Henri BOZONNET
