Nous sommes six pour entamer la saison sur la haute chaîne du Jura , la journée est annoncée très chaude. De Mijoux, au pied de la tyrolienne, nous empruntons la route royale qui monte dans la forêt sur un versant nord-ouest frais encore bien préservé du soleil. La combe d’en haut apparaît au nord, le village se fait petit dans le jeu clair-obscur du soleil encore bas, et envahis soudain d’une éblouissante clarté nous atteignons le col de la Faucille fraîchement venté. Poursuivant vers le Sud, nous laissons peu à peu la forêt derrière nous jusqu’au chalet du Crozat, et de là dans un dernier effort, l’estocade est donnée au grand Mont Rond (1596m) ; envoûtant, l’horizon s’offre à nous, du Colomby de Gex à la Dôle, du crêt Pela jusqu’aux Alpes bien nébuleuses ce jour-là. Après une descente escarpée sur le versant Nord, nous remontons sur l’arête, déjeunons sur l’herbe au frais, abrités par des épicéas, puis de bosse en bosse atteignons le petit Mond Rond. Un spectacle de départ de parapente et c’est par le sentier aménagé avec des escaliers que nous rejoignons le col de la Faucille et la route royale qui plonge sur Mijoux. Une petite pause à la source aujourd’hui presque tarie, où chaperonnée par la Vouivre, l’Ondine sourd de la montagne ; nous empruntons le sentier des arts parsemé d’œuvres offertes à l’issue du concours bisannuel qui anime Mijoux depuis quinze ans, pour rejoindre la parking après un tour de 13 km avec 685m de dénivelé.
Texte : Henri BOZONNET
Photos : N & H. BOZONNET, Hubert LAPIERRE