La météorologie nous imposant un changement de jour et d’heure par une des rares fenêtres qu’elle nous octroyait cette semaine, seuls (es) neuf ont répondu à l’appel de la forêt. Au matin la température est bien fraîche quand nous nous arrêtons au pont de Sélignac pour nous équiper, l’eau est quasiment absente du ruisseau que nous longeons avant d’entreprendre la montée vers Petit Corent au-dessus du talweg d’une dépression ; le GRP du Revermont emprunté, parfois un peu pentu, est souvent encombré d’arbres couchés au travers, colosses abattus par l’action conjuguée de la sécheresse, la maladie, et la tempête. Il nous conduit au sud, et parvenus au point haut avant Petit Corent, le soleil nous rejoint ; nous faisons demi tour de l’autre côté de la falaise de Renabou au milieu d’une forêt de hêtres encore dépouillés de leurs feuilles, dont certains spécimens se font remarquer par leur taille, en empruntant un sentier bien sec pour descendre jusqu’à la route de Corveissiat. Cette dernière franchie, nous montons à Lavillat par des sentiers, petites routes et chemins traversant des prés ; au détour d’un de ceux-ci, nous dérangeons une harde de chevreuils à la recherche de leur pitance, puis poursuivons jusqu’à Arnans. Ce bourg qui dépendait du mandement et de la justice de Treffort avant la Révolution, est une commune qui a perdu beaucoup de ses habitants en deux siècles, et qui a été rattaché à Corveissiat. Là, nous jetons notre dévolu sur le lavoir pour le déjeuner, l’endroit est confortable, mais le soleil se montre de plus en plus timide, et nous quitte, et c’est face à un froid vent du sud que nous traversons le village désert, seul un jeune chat terrorisé traverse à notre approche. Nous empruntons la rue du château et nous nous enfonçons dans la forêt au-dessus de la chartreuse de Sélignac ; de points de vue nous admirons cette dernière et les montagnes et vallons environnants bien nettoyés par l’aquilon ; contournant les murailles des imposants bâtiments, nous rejoignons le parking au terme d’une randonnée de 13 km et 430 m de dénivelé…… à Bellignat, quelques gouttes commencent à tomber.
Texte Henri BOZONNET ; Photos : H. & N. BOZONNET