Nous sommes quatorze à Chézery devant l’église, imposant reste de la puissante abbaye créée au XIIè siècle, le ciel est couvert, une nuée coiffe la haute chaîne du jura quand nous passons le pont de la Valserine pour monter tranquillement au rythme du flot cahoteux, le long de la rive droite par un large chemin empierré, qui se transforme en étroit sentier, en arrivant aux abords de Noire Combe. Là, de fines gouttelettes commencent à tomber, les escargots sortent, nous descendons au moulin Thomas dont seuls des empilements de pierres recouvertes de mousse témoignent aujourd’hui de l’existence, puis nous nous élevons au-dessus des gorges que la « sauvage rivière » (ainsi labellisée des sources aux pertes) a creusées . Peu à peu le crachin cesse et après quelque passage escarpé nous parvenons au pont du diable, écrin enchanteur où nous nous installons pour le casse-croûte au rythme de l ‘eau. Une petite mais soudaine averse nous surprend quand nous repartons sur la rive gauche, le temps d’enfiler la cape, elle cesse et le soleil apparaît ; sortant des gorges, nous cheminons d’abord au plus près du cours, puis nous montons à « La Rivière » avant de retourner vers l’eau faire un petit détour à la Fontaine Bénite saluer Roland un des premiers abbé de Chézery faiseur de miracles. Enfin nous retrouvons le village au terme d’une belle randonnée de quelques 12 km avec un dénivelé de 400 mètres,… où nous nous désaltérons.
Texte et photos : Henri BOZONNET
