Nous nous sommes retrouvés vingt sur la place du vieux château à Saint Germain de Joux, à pied d’oeuvre pour plonger dans l’antre profonde de la Semine.
Semine fumante, rivière ensauvagée,
Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine,
Qu’ hélas les rayons de Ra réduit aujourd’hui
à un un écoulement devenu bien chétif.
Aubes inanimées, un temps nourricières ;
Traces de turbine, conduite forcée rouillée,
Mises en place au tout début du siècle dernier,
Forces abandonnées d’une houille blanche passée,
Libérées du lent suintement de Sylans,
Devenu de la Semine fougueux affluent.
La montée sur le flanc du vallon mugissant
Dissipe le romantique enchantement.
Puis, nous atteignons Les Arcis et bientôt, aux
Vapeurs des marmites bouillonnantes, plus haut
Se substituent et émanations carbonées,
Et continu ronronnement autoroutier
qui montent de la vallée très enfumée.
Puis nous poursuivons notre ascension dans la forêt, traversons des éboulis, puis le bois de Beloz avant de trouver au Bugnon l’aire de pique nique espérée. Des nuages arrivent, le temps chaud nous invite à entamer la digestion. Quand nous repartons sur la route en direction du Petit Marnod, le ciel se fait plus sombre, et dans la descente bien pentue, des grondements de tonnerre résonnant dans les bois assombris nous poussent à accélérer le pas. Des gouttes peu à peu nous rafraîchissent ; à l’antenne nous sortons poncho, coupe vent,… et parapluie, et à Marnod décidons de descendre directement à Saint Germain à l’abri des frondaisons épaisses, raccourcissant quelque peu la randonnée prévue. Nous avons effectué un tour de 11 km et 575m de dénivelé, rafraîchis délicatement, et de façon quelque peu impromptue.
Texte et photos Henri BOZONNET
