Nous sommes partis à dix par un temps maussade, la pluie le disputait à la neige, pour rejoindre à Belleydoux, près de l’ancienne fromagerie, la route de la Tendue où nous avons trouvé une place pas trop encombrée pour stationner. De là, dans une neige profonde, nous nous enfonçons dans la forêt pour sortir sur des prairies enneigées et embrumées, et la chenille que nous formons tortille dans son ascension vers les roches d’Orvaz. Sur le rebord que nous longeons le soleil apparaît, trois chamois empêtrés dans la neige, et surpris, s’essoufflent à déguerpir, et nous poursuivons jusqu’à la croix autour de laquelle nous posons le sac pour manger, tandis que brumes et nuages se poursuivent devant le soleil.
Le froid nous pousse à repartir assez rapidement, et nous nous égaillons vers l’observatoire tout proche, nous rejoignons le sentier pour revenir sur nos pas vers l’est sous un éclairage éblouissant qui transforme les épicéas chargés en sapins de Noël, et les feuillus dépouillés en dentelles gothiques flamboyantes. Puis, bombardés de cristaux tombés du ciel, en libérant les arbrisseaux prisonniers de la neige qui entravent notre chemin, nous redescendons au nord vers la forêt de Chapuzieux. Parvenus à la route, nous rejoignons les voitures, dans une neige toujours profonde, au terme d’un circuit de 7,3 km avec 215 mètres de dénivelé. Merci aux sherpas traceurs.
Texte & photos : Henri BOZONNET