Nous fûmes vingt et un à revenir ravis(es) de cette randonnée, enchantés(es) par le soleil, la douceur printanière, et enivré(es) par les premiers pollens, l’effort fourni tout au long des 17,5 km parcourus et quelques 610 mètres de montée. Partis(es) mi-matin au delà la Bienne à Epercy, nous grimpons gaillardement le «Bois de la Grande côte des Arêtes » vers l’orient, mais rapidement le chemin se trouve barré par un débusqueur qui dévale lesté de deux grumes d’épicéa, et le souffle d’un grand arbre que l’on abat dans une pétarade alternée de tronçonneuses . Cherchant une issue au travers de la forêt, avec quelques hésitations nous franchissons deux arêtes rocheuses pour retrouver plus haut le sentier. De là, nous progressons avec constance dans la pente régulière, tantôt sur le zig vers le sud, tantôt sur le zague vers le nord, jusqu’au bord du plateau à l’aire d’envol de parapentes où le vent du sud et l’éblouissement du soleil de midi nous saisissent ; nous étalons la nappe sur les herbes sèches pour le déjeuner face au lac de Coiselet entre la Pierre qui Vire et le Château d’Oliferne, des convives nous invitent à apprécier leur cru. Après une remise en jambes pour parvenir au village de Montclusel, nous grimpons à l’église saint Maurice du XIIè siècle, largement reconstruite au XIXè autour de 1835, d’où se découvre un large horizon vers le sud. Puis, à l’orient nous rejoignons Grand Serve, un hameau au-dessus de Montcusel, un chat prétend faire un bout de chemin avec nous, un chien aboie rageusement, un autre nous salue une patte au dessus de la clôture, et c’est la longue plongée vers le nord-est à travers la forêt par des sentes souvent étroites et un peu brouillées par les forestiers, jusqu’à la cascade de Douvre largement abondée. Un petit arrêt de réconfort et nous descendons au bord de la Bienne pour prendre au plus près le chemin des pêcheurs encombré de quelques troncs, lequel nous conduit jusqu’au barrage, au château d’Epercy, et au pont sur la Bienne, le point de départ. Une belle journée.
Texte & Photos : Henri BOZONNET