La pluie est tombée le matin, mais à 13heures, le soleil esquissait une apparition derrière le rideau des nuages à Bellignat quand nous sommes partis vingt deux. En montant à Charix, nous nous sommes retrouvés (es) peu à peu dans une vapeur cotonneuse, rapidement nous contournons la vierge de Chauffon pour gravir en direction du nord le flan du bois des Millières ; une pause pour souffler et nous nous retournons vers le sud sur des chemins puis une sente, humides mais bien dégagés, jusqu’à culminer vers 950 mètres d’altitude, et c’est la descente, progressive puis plus rapide. Mais parvenus aux plantations diversifiées et récentes de l’ONF aux environs des ruines de la Serra, des bûcherons armés de machines bourdonnantes ou au volant de débusqueur de débardage nous barrent le chemin en couchant des épicéas. Nous sommes contraints de contourner le chantier par des circonvolutions dans la forêt primaire sur un terrain pentu parsemé de rochers verts, que d’aucunes prennent malencontreusement pour une piste de luge, sans grand dommage toutefois. Revenus au circuit plus conventionnel, nous nous enfonçons sous les arbres sombres au-dessous de la cascade où jaillit le déversoir du lac Genin bien approvisionné, siège sans doute d’un ancien moulin dont on peut encore voir quelques empilements de pierres taillées garnies de mousses. Les nuages plus ou moins denses selon les moments ne nous ont guère quittés, ils se sont retenus cependant de tout épanchement pluvieux pendant cette agréable balade de 9 km et 250 mètres de dénivelé par une température clémente pour la saison.
Texte : Henri BOZONNET
Photos : Hubert LAPIERRE & Henri BOZONNET
