Une météorologie incertaine, volatile, complexe et ambiguë a rendu les choix difficiles, mais finalement la cluse de Collonges a été choisie pour cette journée d’hiver ; nous partons à neuf sous une petite pluie qui, se réduisant peu à peu, cesse tout à fait quand nous parvenons à pied d’œuvre au bas du fort. C’est avec conviction que nous attaquons la grimpette de quelques 200 mètres de dénivelé qui nous fait parvenir au dessus de l’édifice ; l’endroit est stratégique puisque César pour sa guerre des Gaules avait déjà fait construire une chaussée de 28 km entre Genève et la montagne du Crêt d’Eau afin de contenir les Helvètes, au moyen âge un petit fort se nicha au dessus de la cluse profonde entre la montagne de Vuache et celle du Crêt d’Eau ; au début du XVIè siècle on construisit un fort à la Vauban détruit par les Autrichiens après 1815. Plus tard le fort d’en bas est reconstruit et on lui superpose au cours du XIXè le fort d’en haut relié au précédent par des escaliers. Au-dessus de l’édifice s’offre à nous une vue sur la cluse, puis nous nous tournons vers le sud ouest pour cheminer sur le flan du Crêt d’Eau jusqu’au-dessus de Léaz village sur lequel nous plongeons à travers les prés, et où un lavoir nous attend pour le pique-nique ; rassasiés ées nous allons admirer le défilé du haut du belvédère de la vierge, le fort, le Rhône, et le viaduc du Crêt d’Eau (voie ferrée), rapidement reconstruit après le dynamitage de celui du XIXè en 1940. Puis c’est la descente vers le Rhône, et le retour vers le nord en longeant le fleuve bleu pour remonter par le moulin de Condière construit sur un bief torrentueux , mais dont il ne reste pas grand-chose. La pluie commence à toutes petites gouttes , près du parking nous nous protégeons. La randonnée faisait 14,5 km pour 600 mètres de dénivelé.
Texte : Henri BOZONNET
Photos : Nicole & Henri BOZONNET