Nous sommes quatorze par ce matin froid et humide de novembre à rejoindre le hameau de Rivoire à l’orée de la forêt domaniale de Meyriat. La froidure cotonneuse nous incite à nous enfoncer d’un bon pas dans la forêt, à l’est, puis vers le nord avant de plonger en direction du bief du Valey bien abondé. Nous traversons ensuite un petit pont de bois pour remonter au plus près de la rive droite du cours d’eau qui dévale en cascade des ruines de l’abbaye, une chartreuse fondée au XIIè siècle, abandonnée à la Révolution française ; quelques murs de soutènement aux blocs mycéniens, des canaux et une retenue d’eau pour capter la force hydraulique qui animait une scierie disparue,…et des panneaux pour présenter la forêt ainsi qu’un moine d’épicéa, gardien qui noircit sous la bure. Nous franchissons la barre rocheuse qui retient l’eau jusqu’aux étangs marrons bien remplis au-dessus desquels une habile escadrille de canards s’exerce à l’amerrissage. Le soleil dispersant enfin la brume et un gros empilement de grumes d’épicéa nous invitent pour le casse croûte devant le spectacle aquatique. La température cependant nous suggère assez rapidement de contourner les étangs et de retourner dans la forêt où nous faisons une halte en hommage à un vénérable sapin âgé de 300 ans, haut de 40 mètres et stèrant 13 mètre cubes, avant d’atteindre à nouveau l’abbaye. Nous remontons cette fois vers le sud, puis obliquons au nord-ouest en franchissant des montagnes russes au-dessus de la conduite de gaz, jusqu’à’ parvenir sur le haut du vaste Espace Rivoire, devenu un « centre de ressourcement en pleine nature ». Une randonnée bien remplie de 14,5 km pour un dénivelé de 430 mètres.
Texte & photos : Henri BOZONNET
